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ERASMUS+ Virtual Exchange

The Erasmus+ Virtual Exchange project 2018-2020 is now finished. Please stay tuned to the European Youth Portal for further developments!

20 Juill. 2020

« Thinking Critically » : un projet d’échange virtuel qui a relié plus de 150 personnes dans toute l’Europe

Gilberto et Silvia, Italiens tous deux, ont récemment participé à un projet d’échange virtuel transnational intitulé « Thinking Critically » (« penser de manière critique ») avec 15 partenaires travaillant avec la jeunesse et 150 participants dans toute l’Europe. Cet échange a été organisé en réaction à la pandémie de Covid-19, de manière à réunir des jeunes qui ne pouvaient se rencontrer physiquement.

Silvia et Gilberto font partie d’une troupe théâtrale, Teatro de liNUTILE, dont le projet est de proposer des opportunités de formation de haut niveau dans le domaine des arts du spectacle à des personnes de tous âges, qui souhaitent faire du théâtre en amateur ou qui se préparent à intégrer les instituts des arts de la scène les plus prestigieux d’Italie.

Silvia étudie à l’Université de Padoue et souhaite devenir éducatrice sociale ; Gilberto étudie la musique, l’art et le théâtre à l’Université de Bologne.

Au départ, les échanges virtuels les laissaient sceptiques l’un et l’autre, mais pour des raisons différentes.

« Je le reconnais », dit Gilberto, « j’ai des préjugés et j’ai recours à des stéréotypes. Les voyages à l’étranger ne m’intéressent pas particulièrement, ni les rencontres avec des gens issus d’autres cultures. Mais quand on m’a proposé de participer à un échange virtuel, j’ai pensé que serait peut-être la seule fois de ma vie que je rencontrerais des personnes d’autres nationalités. Je m’y suis vraiment investi, même si mon anglais n’est pas terrible. »

Par contre, Silvia adore voyager. Elle estime qu’elle a l’esprit ouvert et maîtrise bien l’anglais. Mais le confinement consécutif à la pandémie a mis à mal son enthousiasme et elle se demandait où elle allait trouver le temps de participer à un autre projet virtuel.

« Finalement, je me suis sortie de cette apathie mentale et de ma zone de confort, à un moment où je ne pouvais que rester chez moi. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pratiqué l’anglais, mais quand j’ai vu que le thème de l’échange était la pensée critique, je me suis dit que c’était exactement ce qu’il me fallait ! »

Gilberto et Silvia ont commencé par éprouver de la timidité. Faire de nouvelles rencontres sur écran est un exercice parfois malaisé, surtout quand il faut parler anglais. Mais ils n’ont pas tardé à comprendre que la plupart des participants étaient dans la même situation.

« Les facilitateurs ont vraiment su nous mettre à l’aise », raconte Gilberto. « Ils ont dit et répété que l’espace en ligne était un espace sûr et que nous pouvions nous exprimer comme nous le souhaitions, sans craindre le jugement ou la réprobation des autres. Je peux dire honnêtement que cette expérience a éveillé ma curiosité à propos des autres et m’a élargi l’esprit. J’ai parlé, et j’ai eu envie de continuer à parler. Maintenant, nous avons un groupe WhatsApp, où nous avons poursuivi nos discussions lorsque la collaboration s’est terminée officiellement. »

Silvia avoue avoir été initialement déçue par le rôle des facilitateurs.

« Je savais qu’ils devaient faire preuve de neutralité, mais lorsqu’il y a eu des problèmes j’ai trouvé qu’ils auraient dû intervenir davantage. » Finalement, elle s’est rendu compte que cette neutralité permettait aux participants de s’exprimer librement.

Elle a pris plaisir à échanger des idées au sein de groupes plus petits dans les « salles de petits groupes » (breakout rooms) sur Zoom, et pense avoir développé des relations authentiques au cours des quatre séances en ligne concernées.

« Quand je voyage, j’aime développer des relations avec les gens, mais devant l’écran, c’est autre chose. Cela peut être contraignant, mais aussi stimulant. On n’a que sa voix, donc il faut y aller. C’est dur, mais la seule façon d’y arriver, c’est de se jeter à l’eau.

Au fil du temps, on commence à sentir la personne et son caractère, même par écran interposé », dit-elle. « J’arrivais à percevoir qui était timide, qui évitait les conflits, qui voulait toujours être d’accord... C’est très utile d’observer tous ces traits de caractère. On les retrouve dans le monde entier. »

Gilberto explique comment, au cours de la dernière séance facilitée, les participants ont joué à un jeu amusant, où on leur demandait par exemple « qui vous a le plus fait rire, qui vous a rendu heureux, qui vous a appris quelque chose de nouveau... ». Gilberto, qui avait eu peur de s’exprimer, a été agréablement surpris par le fait que son nom était souvent cité.

« J’ai été très heureux de savoir que je faisais de l’effet sur les gens », sourit-il. « J’étais si content d’avoir réussi à m’exprimer et à faire une impression sur les gens. »

Elle dit qu’elle a beaucoup apprécié de se rendre compte à quel point les gens se ressemblaient malgré la diversité de leurs origines et de leurs nationalités.

« Je crois que j’ai l’esprit ouvert. Je suis fière de ma curiosité et je considère que la diversité est enrichissante. Nous avons parlé des malentendus culturels, des stéréotypes, de la manipulation des médias, des fake news, et j’ai été ravie de constater que les autres avaient vécu les mêmes expériences que moi. »

L’un et l’autre espèrent que l’expérience Virtual Exchange se poursuivra après 2020 !