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ERASMUS+ Virtual Exchange

The Erasmus+ Virtual Exchange project 2018-2020 is now finished. Please stay tuned to the European Youth Portal for further developments!

31 Oct. 2019

« Traverser les frontières sans voyager : les pratiques d’échanges virtuels pour les étudiants »

Maître de conférences, Judit Háhn (Université de Jyväskylä, Département d’études de la langue et de la communication en Finlande) a reçu, dans le cadre du projet TINEL Erasmus+, le prix du meilleur apprentissage en ligne/mixte dans l’enseignement supérieur. Le titre de son ouvrage : « Traverser les frontières sans voyager : les pratiques d’échanges virtuels pour les étudiants ». 

Depuis qu’elle s’est lancée dans l’aventure des échanges virtuels en 2012 (lorsqu’elle travaillait encore dans une université hongroise), Judit a mené à bien au moins 10 collaborations internationales avec des confrères et consœurs de République tchèque, de Pologne, de Finlande, du Japon et de Singapore. 

Elle se profile à présent comme une collaboratrice chevronnée du Programme d’échanges virtuels et en maîtrise toutes les ficelles. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

« Le premier échange en ligne que j’ai organisé a été un désastre complet », admet-elle en souriant. « À l’époque, on appelait encore cela des vidéoconférences. J’avais manqué à ce point mes objectifs que je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer ».

Elle décrit comment tous ses étudiants étaient rassemblés dans une pièce devant un écran vidéo, en face d’un autre groupe d’étudiants dans une salle de leur université. « L’idée était qu’ils découvrent les vies estudiantines respectives des deux pays, à savoir la Hongrie et la Finlande. L’expérience se voulait donc aussi bien culturelle que linguistique. Mais l’équipement audiovisuel n’était pas à la hauteur de nos ambitions. Qui plus est, je n’étais pas très douée pour déplacer la caméra dans la pièce et jongler avec les zooms avant et arrière. La séance a donc été très chaotique », s’esclaffe-telle.

Pas découragée le moins du monde par cette expérience décevante, Judit a fait équipe avec une collègue aguerrie, Irena Podlásková de République tchèque, qui lui a servi de marraine. Le duo a conduit ainsi de multiples expériences riches en échanges, améliorant sans cesse la qualité de leurs projets. « Tout ce que je sais dans ce domaine, je le dois à cette collègue. J’ai apprécié au début qu’elle prenne la direction des opérations pour m’aider à progresser. »

Judit pointe à présent les éléments majeurs à garder à l’esprit pour réussir un projet d’échanges virtuels interculturels à l’échelle internationale :

1 – « Planifiez longtemps à l’avance et donnez-vous beaucoup de temps. Au moins six mois, pour pouvoir discuter avec votre collègue ». C’est crucial, souligne Judit : le timing et la programmation peuvent déterminer la réussite ou l’échec de tout le projet d’échanges.

2 – « Vérifiez les périodes de congés et d’examens pour vous épargner de grosses déconvenues. Si les étudiants disparaissent pendant 2 semaines au milieu d’un projet, même si votre collègue l’encourage, ils n’accompliront pas ce qu’on leur demande. Judit insiste beaucoup sur ce point. « Même si les étudiants le promettent, ils ne le feront pas », dit-elle. « Les étudiants doivent être présents sur le campus pour pouvoir y consacrer du temps. »

3 – Partenariat parfait – Votre collègue doit avoir la même détermination que vous. Fixez et faites respecter les échéances et communiquez régulièrement avec les étudiants. Si un de vous doit assister à des conférences ou est absent pour une raison quelconque, les étudiants de l’autre côté le remarqueront. « Il importe aussi que vous ne vous sentiez pas obligé de motiver votre collègue. Vous devez être sur la même longueur d’onde. »  

Comment garder des étudiants motivés ? Judit explique :

« Tout d’abord, expliquez clairement que de tels projets leur permettront d’acquérir des connaissances et des compétences. Les objectifs d’apprentissage doivent être très clairs. Expliquez-leur comment utiliser ce qu’ils apprennent, ces aptitudes relationnelles telles que la collaboration ainsi que les compétences numériques et communicationnelles. Si le projet s’insère dans un cours, dites-leur qu’ils doivent le mener à bien pour réussir. Faites en sorte qu’il n’y ait pas d’échappatoire possible ou donnez-leur des crédits pour suivre le cours. »

Judit précise encore qu’élaborer un projet d’échanges virtuels est du travail sur mesure. Parfois, ces projets se développent à partir de la structure même de l’organisation. « Il incombe vraiment au professeur de déterminer la meilleure manière de collaborer avec un partenaire. Certes, c’est du travail en plus. Il faut donc se montrer résolu et s’y engager à fond. » 

« Au terme du projet, je délivre un certificat spécifique, et non pas général. Chaque personne qui participe obtient un certificat mentionnant les tâches détaillées qu’elle a accomplies, estampillé par tous les cachets et signatures de l’université pour qu’elle puisse s’en servir dans sa recherche d’un emploi. »

« Nous veillons également à ce que les étudiants produisent une réalisation tangible, qui reflète ce qu’ils ont accompli ensemble. Cela permet d’évaluer, avec le partenaire de votre projet, leurs performances.

Mais il faut se montrer généreux, pas trop strict. Vous devez garder à l’esprit que, pour eux, travailler en ligne à l’aide d’outils numériques et collaborer avec des personnes inconnues sont des expériences nouvelles. Les défis à relever ne sont pas minces. Vous devez vraiment en avoir conscience dans vos évaluations.

« Je demande aussi aux étudiants de tenir un journal d’apprentissage pour y noter leurs réflexions. Je lis leur journal. C’est également une bonne manière de les évaluer. »

« Les projets d’échanges virtuels n’auraient pas réussi sans la collaboration enthousiaste de mes collègues internationaux », tient à souligner Judit. Elle remercie ainsi Anna Kimberley (Finlande), Irena Podlásková (République tchèque), Katarzyna Radke (Pologne), Mary Ellis et Mark Wilkinson (Singapore), Mariko Kondo et Victoria Muehleisen (Japon) pour leur soutien.

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