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ERASMUS+ Virtual Exchange

The Erasmus+ Virtual Exchange project 2018-2020 is now finished. Please stay tuned to the European Youth Portal for further developments!

12 Juin 2020

Ikram, Maroc : « A ce moment critique de l’histoire, les échanges virtuels nous relient et nous font comprendre que nous ne sommes pas seuls ».

Ikram prépare un master de littérature anglaise au Maroc. Il est facilitateur Erasmus+ Virtual Exchange, c’est-à- dire qu’il oriente les débats en ligne afin d’approfondir les échanges interculturels. Grâce à Erasmus+ Virtual Exchange, il a reçu la formation nécessaire sur les outils de facilitation du dialogue, l’utilisation de la technologie et la résolution des conflits. 

Quelle a été votre expérience personnelle de la facilitation pendant le Covid-19 ?

Pour moi, la facilitation pendant le Covid-19 a été quelque chose de tout à fait particulier. Elle m’a montré comment les échanges virtuels alimentent notre communication humaine avec le monde extérieur. Même si nous sommes cloués chez nous, nous pouvons traverser virtuellement les frontières et nous soutenir les uns les autres.

Cette expérience vous a-t-elle été bénéfique sur le plan personnel, en termes d’amélioration de vos compétences ou du fait d’avoir été en contact avec des gens du monde entier à un moment critique de l’histoire ? 

La facilitation des échanges virtuels m’a permis de mieux comprendre la réaction mondiale à la pandémie de Covid-19. A ce moment critique de l’histoire, les échanges virtuels nous relient et nous font comprendre que nous ne sommes pas seuls. Nos points communs et nos différences deviennent plus évidents et la facilitation m’a permis de mieux aborder la différence, de réagir de façon plus empathique à mon entourage et de chercher moi-même un soutien. Même si nous autres facilitateurs sommes là pour soutenir nos groupes, la grande famille Soliya est là pour nous soutenir, nous. Ce genre d’échange virtuel compense l’isolement et le remplace par un lien interculturel.

Etait-ce différent de faciliter pendant une crise mondiale ? Pensez-vous avoir changé la vie de vos participants ?

Ce semestre, le Covid-19 a été très présent dans la quasi-totalité de nos débats. Je voyais que les participants avaient très envie de mieux connaître sa localisation et de partager les idées qu’ils avaient pu s’en faire.  C’était formidable de les voir tâcher de comprendre leur réalité en faisant le lien entre la pandémie et des sujets intéressants tels que les stéréotypes, l’égalité sur le plan mondial et les médias. Cela a non seulement permis aux participants de mieux s’informer sur la situation dans le monde, mais aussi d’approfondir leurs débats et de s’inspirer de la façon dont les autres jeunes géraient la situation.

Une histoire ou un exemple donné par un participant vous a-t-il particulièrement marqué ?

Au cours des premières semaines, l’un de mes groupes a décidé de parler du Covid-19 et des médias. Le débat a été si tendu qu’à un moment de la séance, la mère de l’une de mes participantes est venue prendre sa fille dans ses bras. J’ai « pris la température » du groupe en demandant à chacun de raconter comment il vivait la pandémie et comment il gérait ses émotions. Beaucoup d’entre eux ont indiqué qu’ils avaient peur, qu’ils étaient stressés et qu’ils étaient inquiets pour leur avenir et celui de leur pays. Ce sentiment d’avoir les mêmes émotions et les mêmes réactions les a tous réconfortés et les a aidés à mieux se comprendre les uns les autres. De nombreux participants ont dit que Soliya était le temps fort de leur semaine et qu’ils étaient heureux de retrouver chaque semaine leur groupe interculturel.

Que diriez-vous aux gens qui envisagent de devenir facilitateurs ? Pourquoi le recommanderiez-vous ?

A une époque où nous sommes nombreux à nous retrouver isolés par la quarantaine, les échanges virtuels sont un précieux cadeau : une mini-famille interculturelle. Le fait de devoir rester chez soi ne signifie pas que nous n’ayons rien à donner au monde. Faciliter, c’est écouter, communiquer et se connecter. Surtout, c’est la capacité à se trouver en aidant les autres à développer leurs capacités de communication, de leadership et d’acteurs potentiels du changement. La facilitation est un mode de vie.