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ERASMUS+ Virtual Exchange

The Erasmus+ Virtual Exchange project 2018-2020 is now finished. Please stay tuned to the European Youth Portal for further developments!

07 Août 2020

Mona, Liban : « Je veux faire tout ce que je peux pour ma communauté, je veux contribuer à résoudre les problèmes de mon pays, apprendre aux enfants à grandir dans l’amour et dans la paix. »

Mona, 22 ans, est libanaise et diplômée en traduction et interprétation. Elle rêve d’aller poursuivre ses études en Italie. Aurora, 26 ans, est italienne et a obtenu un diplôme en études sur la migration et la diaspora, avec langue arabe. Des mois plus tard, elles sont restées en contact et ont noué une amitié solide. « Au moment de l’échange virtuel, c’est avec elle que je me suis le mieux entendue », nous explique Aurora en souriant. Mona est d’accord : « Et entre nous, nous parlons l’arabe. Nous discutons régulièrement. »

Aurora vit dans le sud de l’Italie, dans la région proche de Naples qu'on appelle ‘terra dei fuochi’ (terre des feux), car les nombreux incendies qui en sont le fléau sont attribués au crime organisé. Elle participe de façon bénévole à des initiatives environnementales au sein d’une organisation locale, l’ARS, fondée en mémoire de trois jeunes hommes assassinés par ces mafieux après avoir voulu s’y opposer. « L’ARS a été fondée en mémoire d’Alberto, de Rosario et de Salvatore, qui étaient bien connus par ici », nous explique Aurora. Elle met également à profit ses études en travaillant bénévolement à Naples avec des migrants originaires du Moyen-Orient.

L’ONG de Mona Arc en Ciel est basée à Beyrouth. Elle se consacre aux problèmes culturels et sociaux qui affectent les jeunes. Les deux organisations ont découvert Erasmus+ Virtual Exchange et se sont réunies afin de dialoguer et d’échanger des informations sur le recyclage des déchets ainsi que sur d’autres questions environnementales qui sont d’actualité dans leurs pays respectifs. L’idée était aussi de trouver des solutions et de mettre en place des campagnes de sensibilisation.

« Le bénévolat me plaît », explique Aurora, « car souvent ces sujets environnementaux essentiels me mènent à d’autres projets de type social. Ces sujets m’interpellent d’autant plus que je vis dans une région d’Italie où la situation est très instable ; il est important pour moi d’agir et de tenter de faire changer les choses. »

Mona confirme et explique qu’il existe des problèmes similaires au Liban. Dans son cas, ce ne sont pas les mafieux qui contrôlent la collecte des déchets, c’est le gouvernement qui s’en désintéresse et ne fait pas de la gestion des déchets une priorité. De ce fait, il n’y a pas de recyclage au Liban. Les ordures ne cessent de s’accumuler dans les rues et dans les espaces naturels, y compris les parcs, les forêts et les plages.

« Je veux faire tout ce que je peux pour ma communauté, je veux contribuer à résoudre nos problèmes, aider les enfants à grandir dans l’amour et dans la paix, » explique-t-elle.

Leur collaboration Virtual Exchange n’a pas été facile, car le Liban souffrait en permanence de troubles sociaux et le Covid-19 est venu subitement s’y ajouter. Les participantes n’ont donc pas pu aller vers leurs communautés et mettre leurs idées en œuvre. Pourtant, elles ont continué d’assister aux séances de dialogue facilité en ligne qui avaient lieu à quelques semaines d’intervalle, de se parler, d’échanger des idées. Mona et Aurora estiment l’une et l’autre qu’elles ont pu tirer profit de cette expérience malgré tous les problèmes qu’elles ont dû affronter. « 

J’ai fait la connaissance de nombreuses personnes qui vivaient à l’étranger, je me suis fait des amis, j’ai adoré cette expérience et nous avions le sentiment que nous n’étions pas seules. Nous nous sommes rendu compte que les autres aussi avaient des problèmes et cela nous a incités à voir les choses autrement », explique Mona.

« L’échange virtuel a été une expérience très positive », confirme Aurora, « et j’étais ravie de ces 90 minutes de connexion, à l’écart de tous nos autres problèmes. Nous avons eu ce temps de réflexion où nous avons pu apprendre un tas de choses sur le Liban, les manifestations, l’environnement. Notre dernière séance a été un peu triste, nous n’avions pas le moral, mais cela n’avait pas d’importance, car nous étions ensemble et nous menions une réflexion importante. »

Mona indique qu’elle a au moins pu sensibiliser ses amis et sa famille à ces problèmes et qu’elle a beaucoup appris. Elle recommande vivement cette expérience à ses camarades.

Les participantes n’ont pas pu mener à bien la plupart de leurs mini-projets, en particulier celui de se rendre dans les écoles pour enseigner aux enfants comment trier correctement leurs déchets, recycler et remplacer les sacs en plastique par des sacs en tissu réutilisables. Pourtant, l’une et l’autre espèrent que la situation s’apaisera au cours des prochains mois et qu’elles pourront développer leurs idées et les mettre en pratique au sein de leurs communautés. Mona continuera de sensibiliser les enfants à l’environnement et de les encourager à remplacer les sacs en plastique par des sacs réutilisables, afin d’aider à sauver la planète et à réduire la quantité de déchets ainsi que la pollution.