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ERASMUS+ Virtual Exchange

The Erasmus+ Virtual Exchange project 2018-2020 is now finished. Please stay tuned to the European Youth Portal for further developments!

Paula // Espagne

A l’exception de ses études à l’Université de Séville, où elle a étudié le journalisme, Paula a toujours vécu à Grande Canarie. Peu après avoir obtenu son diplôme, elle a commencé à collaborer à l’ACSESO, une ONG de jeunesse basée sur l’île et dont l’objectif est de créer des opportunités pour les jeunes défavorisés de Grande Canarie ainsi que pour ceux qui pourraient avoir du mal à forger des liens avec le reste de l’Europe.

« Grande Canarie vit du tourisme, et à l’ACSESO nous nous efforçons de développer les compétences des jeunes en langue anglaise ainsi que leurs savoirs comportementaux, afin de leur ouvrir le monde. De nombreux jeunes d’ici ne sont jamais montés dans un avion pour sortir de l’île et leurs connaissances interculturelles sont donc limitées. Ils ont également du mal à communiquer parce que leur anglais n’est pas assez bon.

C’est un vrai problème et notre mission est de faire en sorte qu’ils se sentent européens. Erasmus+ Virtual Exchange nous aide beaucoup. C’est un outil formidable qui nous aide à ouvrir nos jeunes à d’autres cultures dans un espace sûr », explique-t-elle.

Paula a récemment participé à la mise en place de Projets d’échanges virtuels transnationaux (TEP) sous l’égide d’Erasmus+ Virtual Exchange. Ce projet comptait 14 partenaires européens et 150 participants. C’était la première fois que des organisations de jeunesse et des établissements universitaires avaient collaboré ensemble à un PET. Paula a joué un rôle clé dans la création et la mise en œuvre de ce cours. Elle nous explique qu’il a été créé en réaction à la pandémie de Covid-19 et à la nécessité de permettre aux jeunes bénévoles de l’île de participer à un réseau de jeunesse à une époque alors qu’il n’était pas possible de voyager et de se déplacer physiquement.

« Pendant la pandémie, le monde virtuel a pris une importance croissante. A l’ACSESO, nous avons entamé un partenariat avec UNICollaboration et partagé nos contacts afin de mettre sur pied un cours sur la pensée critique. Ce cours a duré quatre mois. Son objectif était de sensibiliser les gens à la nécessité de savoir d’où provient l’information et comment reconnaître si elle est crédible ».

De plus en plus de jeunes se sont inscrits et Paula a été émerveillée par la rapidité avec laquelle cette idée a pris racine. L’avantage de l’échange virtuel, c’est que ce type de collaboration permet d’accueillir les gens en nombre illimité.

« Chaque semaine, nous avons fait usage des TED Talks ainsi que d’autres vidéos pour évoquer certains sujets », raconte Paula. « La première semaine, nous avons parlé des stéréotypes. C’était vraiment intéressant de se connecter et de voir comment les différentes cultures travaillent ensemble ».

Le cours proposait aussi des clips sur la pensée critique et la manipulation par les médias. Les participants ont également évoqué la manière dont les gens s’informent et dans quelle mesure cela les aide à se faire un avis. Paula appelle cela « l’ère de la désinformation » (par opposition à « l’information ») et s’inquiète de la prolifération des informations fausses et trompeuses sur les réseaux sociaux. Elle a également inclus un cours sur les statistiques, qu’elle estime essentielles à l’information. Mais, dit-elle, il n’est pas si facile d’interpréter les statistiques. Comme elle le dit : si on torture suffisamment les chiffres, ils avouent n’importe quoi.

« Le problème, ce n’est pas que les statistiques mentent, pas du tout, c’est qu’on en manipule l’interprétation et c’est très dangereux. Il est très facile d’éliminer le contexte et de choisir certaines variables afin de créer l’illusion qu’une chose est vraie lorsqu’elle ne l’est pas - on peut aisément manipuler une statistique en sélectionnant la population interrogée suivant l’âge, le genre, le statut socio-économique ou l’emplacement géographique. Et parce que c’est beaucoup trop facile, il est toujours essentiel d’identifier la source et de ne pas croire aveuglément ». 

Aux yeux de Paula, le plus important, c’est que les participants ont été encouragés à penser de façon critique. « Quand les choses se passent comme ça, c’est que le projet a réussi », dit-elle.