Matteo Parisotto, 24 ans, est titulaire d'un diplôme en études européennes de l'université de Padoue, en Italie. C'est également un utilisateur de fauteuil roulant. Pour lui, participer aux programmes de mobilité Erasmus+ était « un véritable enjeu ».
En 2018, Matteo s'est engagé dans le programme Erasmus+ Virtual Exchange Connect, d'une durée de 8 semaines. Il s'agissait d'une activité complémentaire non obligatoire, à laquelle il pouvait prendre part sans quitter le confort de son domicile, à l'aide d'un ordinateur portable et d'une connexion Wi-Fi correcte.
« Je voulais ajouter un certificat à mon CV » explique-t-il. « Mais comme je suis en fauteuil roulant, les déplacements à l'étranger prennent nettement plus de temps à organiser et je ne voulais pas que cela retarde l'obtention de mon diplôme. Je me suis dit que cette activité Virtual Exchange me donnerait l'occasion de rencontrer des étudiants originaires d'autres pays sans me contraindre à voyager. Elle semblait constituer la solution idéale ».
Matteo a décroché son diplôme et, en 2019, il a intensifié sa participation à Virtual Exchange en s'inscrivant à un cours interactif en ligne intitulé « Lutter contre les discours haineux en Europe ». Ce cours aborde les actions qui peuvent être entreprises pour lutter efficacement contre la haine et promouvoir une société ouverte.
Matteo a parfois rencontré des difficultés avec cette technologie mais « l'assistance technique était excellente » a-t-il précisé. Les « attitudes vis-à-vis du discours haineux » ont représenté le plus grand défi pour Matteo, qui a eu du mal à expliquer ses idées au groupe.
« À un certain moment, j'ai pensé abandonner. Mais les facilitateurs m'ont beaucoup soutenu et m'ont persuadé de rester. J'ai partagé mes réflexions par le biais de courtes vidéos, ce qui nous a aidés à trouver un terrain d'entente. Je suis ravi d'avoir persévéré ; mes collègues ont été très aimables et ont tenu compte de mon opinion. L'expérience s'est finalement avérée positive ».
Matteo s'est engagé à poursuivre ses discussions avec certains participants malgré leurs différences.
« Les principaux enseignements que j'ai tirés de cette expérience concernent les conflits en Syrie et dans les territoires palestiniens. Mais aussi la problématique des discours de haine en Europe et les mesures qu'adoptent les États pour y remédier ».
Il reconnaît que le dialogue modéré en ligne a amélioré sa capacité d'écoute, et applique aux débats interreligieux ce qu'il a appris dans le cadre de Virtual Exchange. Sa motivation pour Virtual Exchange demeure intacte et il aimerait qu'une activité soit consacrée à l'environnement, en lien avec l'activisme de Greta Thunberg.
Il espère développer de nouveaux moyens qui permettront aux personnes présentant un handicap de profiter des avantages de la vraie mobilité Erasmus, en collaboration avec les universités.


