Marta Roldo est maître de conférences en sciences pharmaceutiques à l’Université de Portsmouth (Royaume-Uni). Elle est coordinatrice des échanges et responsable de l’employabilité au département de pharmacie et de sciences biomédicales, et une fervente adepte des échanges virtuels.
Elle a suivi les formations de base et avancée consacrées au développement des projets d’échanges virtuels transnationaux après avoir mis en œuvre avec succès une collaboration internationale avec un partenaire suédois sur la formation interprofessionnelle dans le domaine de la santé.
« Les formations de base et avancée Erasmus+ que j’ai suivies ont été précieuses, elles m’ont en effet donné un cadre ainsi que la confiance nécessaire pour développer mon propre projet », dit-elle.
« J’étais à la recherche de nouvelles opportunités qui me permettraient de développer les échanges de notre université, et j’ai décidé d’inclure un composant ‘échange virtuel’. Il faut du temps pour développer une telle idée et la mettre en œuvre. Suite à ma formation Virtual Exchange Erasmus+, je me suis trouvée très engagée, motivée et passionnée par ces options nouvelles. »
Marta Roldo explique comment les formations aux métiers de la santé nécessitent un composant interprofessionnel, et que jusqu’il y a peu, cela se faisait par l’intermédiaire de cours existants au sein de l’université. Mais il est devenu de plus en plus difficile d’organiser les emplois du temps des étudiants afin qu’ils puissent y avoir accès. Elle a estimé que les échanges virtuels lui permettaient d’ajouter la dimension internationale et interdisciplinaire qu’elle recherchait. Virtual Exchange lui a permis d’inviter des étudiants issus de disciplines diverses dans d’autres universités de Suède et des Pays-Bas, notamment des stagiaires en médecine, des élèves infirmiers, des étudiants en pharmacie...
« Pour nous, explique Marta Roldo, l’aspect le plus important était la possibilité d’échanger des idées sur la santé à un niveau international. Nous voulions que nos étudiants rencontrent des personnes issues d’autres disciplines et d’autres cultures, et c’est sur ces aspects que nous nous sommes concentrés. » Selon elle, le principal défi a été l’incompréhension face aux échanges virtuels.
« Les gens n’acceptaient pas vraiment qu’on puisse y consacrer du temps au sein de nos métiers, mais pour moi, ce n’était pas un problème, car je voulais absolument que cela se concrétise. »
Il a également été difficile de recruter des étudiants, car ils étaient nombreux à ne pas comprendre ce que la collaboration virtuelle pouvait leur apporter. Certains pensaient que cette activité serait trop chronophage. Mais les réactions des participants ont été largement positives : ils ont pris plaisir à rencontrer des étudiants issus d’autres cultures et d’autre pays.
Marta souligne que la possibilité de débattre avec des gens qui préparent des diplômes similaires mais différents permet aux étudiants d’acquérir une perspective plus large sur le métier de prestataire de soins en général. Elle aimerait aussi que les participants utilisent davantage les outils numériques. «
A l’avenir, j’aimerais organiser un autre projet d’échange virtuel transnational interdisciplinaire entre étudiants en journalisme/écriture et étudiants en sciences, afin qu’ils apprennent à écrire sur des sujets scientifiques pour le grand public, par exemple. »
Quelques conseils à ceux qui envisagent de mettre en place un projet d’échange virtuel : « Au départ, c’est un peu angoissant, mais lorsqu’on s’y prend bien, par étapes successives, avec un bon partenaire, le projet se développe de façon quasi organique. La formation Erasmus+ à l’échange virtuel permet d’acquérir une structure précise sur laquelle on peut bâtir un projet. C’est une initiative que je soutiens, parce que tout le monde à quelque chose à y gagner. »
