Skip to main content
© EEAS 2019 © EEAS 2019

Les jeunes du Sahel font entendre leur voix

Dernière modification le Mardi, 29/09/2020

Le projet « La voix des jeunes du Sahel » appuie les organisations de jeunesse des pays du G5 Sahel dans le dialogue avec leurs institutions. Objectif : qu'elles élaborent ensemble les politiques de développement en faveur des jeunes.

Les générations montantes de la région Sahel constituent l'avenir de leur pays. Qu'ils viennent de Mauritanie, du Tchad, du Mali, du Burkina Faso ou du Niger, ces jeunes femmes et ces jeunes hommes sont plein de talents et veulent faire bouger les choses. Pourtant, les défis sont énormes : pour beaucoup d'entre eux, l'accès à l'emploi, à l’éducation ou encore à la santé, est difficile. Le chômage touche nombre de jeunes, qui se trouvent dès lors en situation de vulnérabilité, parfois tentés par la migration irrégulière, menacés par l’insécurité, la violence, voire par la radicalisation. 

Si tout le monde s'accorde à dire que la jeunesse est au cœur du développement des sociétés sahéliennes, il faut bien reconnaître qu'elle est encore trop peu incluse dans le débat politique. « En plus des défis liés à l'insécurité, à l'emploi et à la formation, il y a un quatrième défi très important qui est l'engagement citoyen », souligne Moumouni Dialla, président du Conseil national de la jeunesse du Burkina-Faso.

Apprendre à se faire entendre

Dans ce contexte, « La voix des jeunes du Sahel » offre aux nouvelles générations une présence devant les décideurs politiques en soutenant les organisations de jeunesse. Sur le terrain, le projet, financé par des fonds européens au titre du Fonds fiduciaire de l'Union européenne pour l'Afrique et une contribution complémentaire du Danemark, accompagne les jeunes impliqués dans ces organisations afin de faciliter et consolider leur dialogue avec les institutions. Les jeunes sont appelés à exprimer leurs aspirations et à être force de proposition. Ils deviennent le moteur de l'insertion socio-économique des générations montantes.

« Le projet est venu en appui technique, en soutenant les jeunes. Il a permis de renforcer nos compétences de construction de notre plaidoyer », explique Douksia Hamlha, coordinateur du Collectif des associations et mouvements de jeunes du Tchad. Pour les jeunes femmes, les enjeux sont encore plus grands. Il s'agit de se faire entendre dans des sociétés qui tiennent encore trop souvent les femmes en marge de la vie publique. Anissa Ibrahim, étudiante à Niamey, au Niger, insiste : « j’aimerais que toutes les femmes se sentent en confiance, qu’elles n’aient pas peur, qu’elles puissent s’exprimer. »

Dans chacun des pays du G5 Sahel, mentoring et rencontres se sont multipliées. Et une quarantaine de représentants des organisations de jeunesse ont eu l'occasion de partager leurs expériences, notamment avec la Haute Représentante – Vice Présidente de l'Union européenne Federica Mogherini – lors de journées de travail à Bruxelles, en juin 2016 et octobre 2019.

Jeunes européens de la diaspora

Le lien entre jeunes du Sahel et jeunes européens, en particulier issus de la diaspora des pays sahéliens, est évident. Yacoub Hamza, qui a fait des études supérieures en France et est retourné travailler en Mauritanie, souligne à quel point les membres de la diaspora sont demandeurs de cadres qui pourraient structurer leur apport aux populations locales.

Fatoumata Traoré fait partie de cette jeune diaspora. Elle est née et travaille en France, et elle est très active dans l'Association française des diplômés et étudiants maliens. Pour elle, il faut exploiter les compétences de la diaspora africaine en Europe au moyen de mentorat, de formations à distance ou de retours d'expériences, par exemple. « Il faut être dans une dynamique du faire ensemble pour réussir ensemble », conclut-elle.